Témoignage de développeur et d’éditeur logiciel: Nicolas Dorier

Je suis Nicolas Dorier, 26 ans, développeur/formateur .NET indépendant et éditeur logiciel. (IaaS Management Studio)

Je publie aussi énormément d’article sur  Codeproject .

Ma contribution dans le monde Bitcoin repose sur la création d’une librairie .NET Bitcoin nommé NBitcoin. C’est la librairie la plus complète et testé dans le monde Bitcoin. (plus de 150 tests unitaires et une couverture proche des 100%)

Elle reste cependant pour l’instant moins connue que BitcoinJ.

De nom, je connais Bitcoin depuis 2012 environ, et j’ai malheureusement cru qu’il s’agissait d’un projet d’une startup qui voulait faire une monnaie centralisée.

Je n’étais pas au courant de la profondeur de la réalité.

En novembre 2013, j’ai écouté le meeting entre  Julian Assange et Eric Schmidth, ou Assange lui donne un cours d’introduction à Bitcoin. C’est à ce moment où j’ai pris conscience de l’ampleur de l’innovation.

En avril 2014, je me suis formé pendant 1 jour sur les détails interne à Bitcoin, téléchargé les sources, ce jour de formation s’est étendu jusqu’à maintenant, où je dédie la plus grande partie de mon temps à la création de NBitcoin.

Heureusement que Mt Gox a retardé l’avion, sinon je l’aurais clairement raté.

Aujourd’hui, je convertie petit à petit mes économies en BTC, et stoppé tout versement vers mon PEA au profit de mon portefeuille BTC.

Non. Non pas que je ne crois pas en elle, mais je n’ai pas le temps de me former sur leur particularité.
Je pense que le marché des crypto est en expansion, les alt coins augmenteront en conséquence jusqu’à saturation quand elles atteindront le grand public.

Posséder des BTC plutôt que des LTC ? Si les deux étaient aujourd’hui considérés comme des vulgaires cailloux, l’un des deux deviendra un diamant et l’autre une émeraude. La différence de leur future valeur ne justifie pas de dépenser mon temps.

Comme toutes innovations technologiques non pipées par un budget marketing, la naissance des crypto prend forme dans l’esprit d’une seule personne, se propage vers un cercle de croyant, se propage vers les entrepreneurs,  puis vers le grand public.

Le cercle de croyant s’élargie, mais tant que l’innovation reste à ce niveau, la valeur du BTC restera purement spéculative.

Mais les entrepreneurs commencent sérieusement à pousser BTC au prochain niveau.

Comment faciliter l’adoption de BTC par les entrepreneurs ? En fournissant les outils qui leur permettent de créer leurs empires. C’est ici que NBitcoin rentre en jeux.

Les librairies sur bitcoin sont généralement étalées en plusieurs librairies, codées sur plusieurs langages, entretenues par différente personnes.

Ces petites librairies n’ont pas pour but d’être utilisé directement par des startups, elles servent à démontrer une idée qui fonctionne à d’autres développeurs.

Avec NBitcoin, j’intégre les idées des autres dans une librairie cohérente réutilisable par les startups. (comme dark wallet, ou colored coins)

Si la communauté arrive à supporter la prolifération des startups dans le monde des crypto par la création d’outils open source, alors la dernière couche de l’innovation, le grand public, sera percée.

Beaucoup de personne prennent bitcoin à la légère car le grand public ne l’adopte pas.

Mais c’est oublié qu’internet est née dans l’esprit d’un homme et s’est propagé petit à petit à travers les couches de l’innovation.

La démocratisation d’internet en France s’est faite grâce à des entrepreneurs comme Bruno Bonnell (Infonie, premier FAI français), et non pas parce que le public croyait en la révolution avant.

Le public ne s’est rendu compte de l’innovation qu’à partir du moment ou les entrepreneurs l’ont poussé à leurs portes.

La démocratisation d’une technologie est la dernière étape. Jamais sa première.

Bien que je ne pense pas que BTC remplacera complétement les monnaies nationales, il ne faut pas oublier que le passé a connu des périodes « multi currency ».

Principalement après la guerre civile aux états unis, où il existait simultanément les « gold dollar » (gold backed money) et les « Greenback » (fiat money).

Les Greenbacks ont permis le financement de la guerre civile, mais avaient pour objectif de disparaitre une fois terminé.

Une telle situation va se reproduire avec Bitcoin. BTC ne restera pas une commodité, mais une alternatif qui existera simultanément aux currency nationales.

Dans le très long terme, peut être le retrait progressif de nos fiat se fera, comme ce qui commençait à arriver aux GreenBack dans le passé.

L’économie va à la fois souffrir d’une déflation de la monnaie quand la masse va convertir une partie de leurs dépôts en BTC.

Ceci aura des conséquences assez graves pour certaines entreprises, mais sera aussi un assainissement de l’économie.

Les banques centrales augmenteront la masse monétaire pour contre balancer l’effet.

Par la perte partielle du contrôle de la monnaie, le pouvoir de notre gouvernement (national et européen) va s’affaiblir, comme le prédit Milton Friedman.

Aussi l’industrie de la finance sera fortement impactée car de nouveau moyen de financement sera possible sans intermédiaire. (Colored Coins)

Je ne pense pas que ça soit une mauvaise chose, il me semble que la plupart de la population commence à ne plus faire confiance à leur gouvernement, ni aux banques.

Bien que les deux n’aient pas forcément de mauvaises intentions, les conséquences de leurs actions sont dévastatrices. (Bien que ce pouvoir pourrait être bénéfique si les bonnes personnes étaient à la tête)

Mais comme dirait Friedman : « Un système qui dépend d’avoir la bonne personne est un mauvais système »

Il y aura beaucoup de résistance de la part du gouvernement et de l’industrie financière, mais c’est comme se battre contre la gravité.

Les mesures décidées devront être international pour avoir réellement un impact global sur Bitcoin. Une barrière considérable à surmonter qui finira par les essouffler.

Tipbox pour NBitcoin : 15sYbVpRh6dyWycZMwPdxJWD4xbfxReeHe 😉